ÊTRE ANIMATEUR - ANIMATRICE BAFA
L’animation t'intéresse ? Dès 16 ans, obtiens le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur d’accueil collectif de mineurs (BAFA) qui permet d’encadrer des enfants. Mais attention être animateur(trice) ne s'improvise pas. On te donne ici quelques clés de l'animation. C'est parti !
L’animation est un métier qui s’exerce principalement auprès d’un public jeune : les enfants et les adolescents. Être animateur ou animatrice, c’est créer et encadrer des activités adaptées à l’âge du groupe d’enfants pris en charge dans le but de favoriser leur bien-être, leur développement personnel (apprentissages) et social (vie en collectivité) et stimuler leur capacité à prendre part à une activité.
Pour Kevin et Sara (respectivement animateur depuis 2019 et animatrice depuis 2022) l’animation c’est avant tout un métier passionnant et enrichissant qui permet de créer des souvenirs très forts. « Un métier où on se développe soi-même et où on développe des valeurs auprès des jeunes. On participe à l’éducation citoyenne des citoyens de demain. Ils apprennent de nous, mais on apprend aussi d’eux. » nous dit Kevin Mooroogan, animateur depuis 2019, « Tous les enfants, je me souviens d’eux. Ils m’ont tous marqué. Chaque enfant a quelque chose qui te fait t’attacher à lui » déclare Sara Vieira Peixoto, animatrice depuis 2022.
Animer demande une grande responsabilité car l’animateur ou l’animatrice doit assurer la sécurité physique, morale et affective de l’ensemble des enfants qu’il encadre et anticiper d’éventuels problèmes (comportement individuel, altercation entre deux personnes, isolement etc.).
Kevin décrit les responsabilités inhérentes au métier d’animateur de la manière suivante : « en tant qu’animateur, notre responsabilité est de planifier et d’animer des événements et activités de manière efficace. Cela comprend la supervision et l’encadrement, ainsi que l’adaptation aux différentes situations qui peuvent se présenter. La gestion du temps de manière stratégique et la communication claire sur les objectifs, les règles et les consignes font partie intégrante de ce rôle. On doit également s’adapter rapidement aux changements imprévus, aux besoins évolutifs du groupe et aux situations d’urgence éventuelles. Une évaluation constante des besoins, des progrès et de la satisfaction des jeunes est cruciale pour ajuster les activités en conséquence. En résumé, la responsabilité principale en tant qu’animateur est de garantir le bon déroulement des événements et activités, tout en assurant la supervision, la communication efficace et l’adaptabilité nécessaire aux diverses circonstances. »
Les activités proposées par l’animateur ou l’animatrice sont très variées et peuvent aller des arts plastiques, à la pratique sportive, au théâtre ou à la musique en passant par la découverte de la nature. Animer ces activités signifie s’assurer de l’investissement de chacun des enfants, tout en adaptant l’activité à leurs capacités, ce qui demande parfois des ajustements pendant la séance d’animation.
Il est possible d’exercer le métier d’animateur ou d’animatrice dans les centres de loisirs périscolaires ou centres de vacances (accueils collectifs de mineurs). Ces derniers peuvent être gérés par la mairie de la commune où ils sont situés ou par des organismes privés tels que des associations. Il est également possible d’exercer ce métier dans un centre social ou une maison de quartier, ou encore dans un club sportif ou une association (loisirs, culture etc.). Dans ce cas, l’animation touche tout type de public et tout type d’âge et plus seulement des enfants.
La journée type d’un animateur dépend du cadre dans lequel il exerce. Il faut notamment distinguer les animateurs en séjours de vacances des animateurs périscolaires.
En séjour de vacances, l’animateur a la charge des enfants ou des jeunes 24h/24h. Cela implique des journées avec de grandes amplitudes horaires. Le matin, les animateurs se réveillent avant les jeunes pour organiser le petit-déjeuner. Ensuite, débutent les activités de plein air et/ou les activités créatives. Elles durent jusqu’au déjeuner. En début d’après-midi, les animateurs lancent les activités thématiques (activités sportives, culturelles etc.). En fin d’après-midi, les activités changent (jeux de groupe, compétitions, chant, etc.). Vient ensuite le dîner, puis la veillée, avec chaque soir un thème spécifique. Puis les jeunes partent se coucher et les animateurs profitent de ce temps pour préparer les activités du lendemain. Les animateurs sont donc mobilisés sur l’ensemble de la journée et participent pleinement aux activités qu’ils organisent.
D’après Kevin, qui nous a détaillé cette journée type, « les séjours de vacances, il faut les faire jeunes. Quand on vieillit, le rythme devient difficile à tenir ».
Dans un accueil de loisirs, la journée s’articule différemment. La structure est généralement ouverte de 7h30 à 19h. Le début de matinée est consacré à l’accueil des enfants qui peuvent arriver jusqu’à 9h. Une fois l’accueil terminé, les animateurs dressent la liste des présents et identifient quels sont les enfants accueillis à la demi-journée et ceux accueillis à la journée. Les animateurs présentent aux enfants les activités de la journée avant de lancer les activités du matin. Vient ensuite le déjeuner, pendant lequel les animateurs se répartissent sur les tables pour aider les plus jeunes et s’assurer que tout se passe bien. A l’issue du déjeuner, les animateurs organisent un temps plus calme. Les enfants peuvent faire des jeux, lire, etc. Ils lancent ensuite la deuxième partie des activités, jusqu’à l’heure du goûter. En fin d’après-midi, les animateurs proposent un temps plus libre aux enfants (cours de récréation, jeux de société, coloriage, etc.) tandis qu’ils gèrent les départs progressifs des enfants, que les parents peuvent venir récupérer entre 17h et 19h.
Sara, qui exerce en accueil de loisirs explique qu’en plus d’animer les ateliers et de veiller au bon déroulement de la journée, les animateurs doivent rester vigilants à la sécurité des enfants tant sur les activités réalisées que lors des temps de repas (allergies, problématiques de santé, etc.).
Au-delà de ces journées « type », Kevin et Sara précisent que le rythme de la journée dépend aussi de l’âge des enfants encadrés. Dans l’encadrement de jeunes enfants, l’attention de l’animateur doit être constante, à la fois pour des questions de sécurité mais aussi du fait des sollicitations des enfants.
Pour Kevin et Sara, le choix de la tranche d’âge à encadrer s’est fait assez naturellement : Sara préfère encadrer les 6-12 ans et Kevin les adolescents. « Les animateurs auront toujours des préférences en termes d’âges encadrés entre les petits et les grands. Cela dépend des capacités émotionnelles de l’animateur et de ses outils pédagogiques » ajoute Kevin.
Contrairement aux idées reçues, l’animation ce n’est pas « faire de la garderie ». Le métier d’animateur ou d’animatrice implique de penser un projet pédagogique articulant différentes activités visant à stimuler les apprentissages dans un cadre ludique. Le temps de préparation est un élément central au même titre que le temps d’animation auprès des jeunes. Cela nécessite d’apprendre et développer différentes méthodes d’animation et de savoir interagir avec le public jeune. Bien sûr, l’animateur ou l’animatrice n’est pas seul(e) dans la structure et travaille en équipe tant sur le projet pédagogique que sur l’animation des activités en fonction de la taille des groupes et de l’âge des jeunes encadrés. L’animateur ou l’animatrice est également chargé(e) de faire le lien avec les parents des jeunes accueillis, il/elle constitue une personne ressource.
« L’image qu’on a de l’animateur quand on est enfant, c’est la personne qui joue avec nous, qui fait des sorties, des voyages. Quand on devient animateur, on se rend compte de la difficulté que c’est et du travail que ça implique. Il y a beaucoup de responsabilités. Mais c’est un bonheur de travailler avec des enfants. » nous dit Sara.
Par ailleurs, l’idée selon laquelle « tout le monde peut devenir animateur » est, elle aussi, erronée. Ce métier requiert un certain nombre de qualités et de compétences au-delà de l’appétence à travailler auprès d’enfants. Selon Kevin, l’animation demande un équilibre entre des compétences techniques (créativité, connaissance du public, organisation, gestion d’un groupe), des compétences sociales (communication efficace, empathie, adaptabilité, sens de l’humour) et des compétences émotionnelles (maîtrise de soi, collaboration, sensibilité émotionnelle). « Ces qualités combinées contribuent à créer des expériences positives et constructives avec les jeunes ».
« La principale qualité d’un animateur est sa capacité à créer un environnement sécurisé et stimulant pour les enfants, favorisant ainsi leur bien-être tout en encourageant leur développement global (social, émotionnel et intellectuel). En termes de compétences, il est nécessaire de faire preuve d’une communication efficace, de créativité et de patience. La capacité à gérer des situations diverses et à encourager la participation active est cruciale » selon Sara.
Il est possible de devenir animateur sans formation préalable. Toutefois, l’obtention du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) constitue un vrai plus pour les employeurs car il est le gage de recruter un professionnel formé. Le BAFA est délivré après une formation dispensée en 3 temps :
- Une première phase théorique (8 jours minimum)
- Un stage pratique (14 jours minimum)
- Une seconde phase théorique dite « d’approfondissement » (6 jours minimum) ou de « qualification » (8 jours minimum) *
*La différence entre la session d’approfondissement et la session de qualification réside dans la spécialisation choisie. Si dans la session d’approfondissement, le futur breveté choisit une thématique qu’il décide d’approfondir (par exemple petite enfance, handicap, accueil en séjours ou mini camps, assistant sanitaire etc.), la session de qualification portera elle nécessairement sur le domaine de l’encadrement sportif (surveillant de baignade). Cela débouche sur l’accès à des responsabilités supplémentaires et de ce fait, l’admission dans une session de qualification est sélective contrairement aux sessions d’approfondissement qui sont accessibles à tous ceux ayant effectué les deux premières parties de la formation BAFA.
En dehors de cette distinction de contenu, ces deux types de sessions permettront au jeune de revenir sur l’expérience pratique (stage) et mettre à jour les connaissances des réglementations applicables au secteur de l’animation.
Attention, il est important de noter que le BAFA constitue un brevet et non un diplôme.
Cette formation est accessible dès l’âge de 16 ans et coûte entre 800 et 1000 euros. Des coups de pouce financiers sont disponibles auprès de la CAF, du conseil départemental des Hauts-de-Seine et de certaines communes, permettant d’alléger le coût de la formation.
Pour Sara comme pour Kevin, qui ont tous deux bénéficié de la bourse BAFA proposée par le Conseil départemental, cette aide au financement a été déterminante pour se lancer dans la formation.
>> Pour de plus amples informations sur la formation BAFA et les aides disponibles, consulter la fiche « objectif BAFA/BAFD ».
Des voies de professionnalisation sont possibles, notamment via des formations diplômantes comme le BPJEPS qui permet d’exercer au sein de structures variées (associations, clubs sportifs, EHPAD, collectivités territoriales etc.) en tant qu’animateur, moniteur ou encore éducateur sportif. Le BAFA peut être valorisé dans certaines filières, par exemple celles permettant d’accéder aux diplômes d’Etat du travail social.
« Le BAFA est un levier utile pour les personnes qui n’ont pas accès au système éducatif de la manière dont il le voudrait. Il s’agit d’une voie parallèle précieuse. Si on ne veut pas faire d’études, l’animation est une voie qui permet de devenir fonctionnaire. » déclare Kevin. Le secteur de l’animation recrute activement ce qui facilite la recherche d’emploi, que ce soit pour un poste en accueil collectif de mineurs (périscolaire) ou en séjour de vacances, séjours qui peuvent avoir lieu en France mais aussi à l’étranger.
De manière générale, le BAFA constitue une réelle valeur ajoutée pour l’ensemble des métiers relatifs à la prise en charge des enfants.
Après plusieurs années d’expérience en tant qu’animateur, il est également possible d’envisager une évolution vers un poste de directeur d’accueil de loisirs. Pour cela, un second brevet est nécessaire : le BAFD – brevet d’aptitude aux fonctions de directeur.
Pour cette seconde formation, des aides financières sont également disponibles.
« Si j’ai un conseil pour les jeunes qui souhaitent devenir animateurs, c’est de continuer à apprendre car le domaine de l’animation évolue constamment. N’hésitez pas à passer des certifications comme le BAFA qui grâce à des aides comme celle du département, de la CAF ou même de votre commune, permettent de développer des aptitudes utiles dans le domaine de l’animation mais également dans la vie quotidienne. » Kevin Mooroogan, animateur depuis 2019.
Kevin Mooroogan est animateur depuis 2019 et exerce principalement en séjours de vacances. Il est également formateur BAFA pour l’organisme de formation l’AFOCAL et passe actuellement son brevet d’aptitude aux fonctions de directeur (BAFD). L’animation constitue pour lui une activité secondaire.
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« Les jeunes qui souhaitent devenir animateurs, je les encourage à prendre chaque opportunité d’apprentissage et à cultiver leur passion, car il s’agit d’un métier passion. L’animation offre la chance unique d’apporter du positif dans la vie des enfants. Soyez authentiques, créatifs et prêts à créer des souvenirs inoubliables pour les jeunes et pour vous ! » Sara Vieira Peixoto, animatrice depuis 2022.
Sara Vieira Peixoto est animatrice depuis 2022. Elle exerce principalement en accueil de loisirs les mercredis et pendant les vacances scolaires. L’animation constitue pour elle une activité secondaire, elle est actuellement étudiante en master de commerce international, en alternance.
Liens utiles
Tu es intéressé(e) ? Tu peux contacter Corinne RUIZ, référente BAFA au sein de la Direction de la Jeunesse du Conseil départemental des Hauts-de-Seine.