QU'EST-CE QU'ÊTRE JEUNE AIDANT(E)?

Mon quotidien
Publié le 19.12.2024

Tu t’es sans doute demandé s’il y avait d’autres enfants comme toi qui avaient un parent en situation de handicap ? Sans doute t'es-tu déjà dit que tu étais seul(e) dans cette situation et que personne ne pouvait te comprendre ? Tu t'es forcément interrogé(e) sur ta place ? Sur les personnes à qui tu pouvais t'adresser pour t'épauler ? Et peut-être aussi que tu aimerais connaître des enfants qui aident leurs parents ou leurs fratries dans de tels cas ? Sache que tu n’es pas seul(e). On t'en dit plus dans notre dossier spécial "Qu'est-ce qu'être un jeune aidant(e) ?"

Ce dossier va te permettre de mieux comprendre ce que veut dire "jeunes aidant(e)s" et de te rendre compte qu'il existe d’autres enfants qui partagent la même situation que toi. Nous t'apportons ici quelques conseils si tu souhaites être aidé(e) ou écouté(e).
Si tu n’es pas un jeune aidant, ce dossier te permettra d'appréhender ce que peuvent traverser les jeunes aidants et qui sait, si tu en as un parmi tes amis, avoir des clés pour mieux le comprendre.

Un(e) jeune aidant(e) est un(e) enfant, adolescent(e), ou jeune adulte de moins de 25 ans qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à un membre de son entourage proche qui est malade, en situation de handicap ou de dépendance. Cette aide régulière peut être prodiguée de manière permanente ou non et prendre plusieurs formes notamment : nursing, soins, accompagnement dans les trajets, démarches administratives, communication, activités domestiques, coordination, vigilance permanente, soutien psychologique.

Peut également être considéré(e) comme jeune aidant(e) tout jeune de moins de 25 ans qui, du fait de la maladie, de la situation de handicap ou de dépendance d’un proche, est amené à faire pour lui/elle-même ou pour des membres de sa famille des tâches qui sont, de manière identifiée ou non, en corrélation avec la situation de dépendance du proche. Ces tâches peuvent être en rapport avec des questions financières, l’environnement scolaire, l’insertion professionnelle, les activités quotidiennes ou les rapports avec la fratrie.

Si tu es jeune aidant(e), tu sais que tu dois souvent t’adapter à ce qu'il est possible ou non de faire en fonction du handicap de ton parent (maladie, perte d'autonomie, alcoolisme, dépression sévère...). Il arrive aussi, que tout se réorganise dans la maison pour que ton parent puisse vivre sans difficulté ou ne se mette en danger. 

On rappelle au passage qu’être en situation de handicap recouvre beaucoup de choses différentes. Il n’y a pas que les handicaps visibles, comme les problèmes moteurs (difficulté à se déplacer, parfois nécessité d’être en fauteuil roulant par exemple), ou visuels. Il faut savoir que 80% des personnes en situation de handicap sont des personnes touchées par un handicap invisible, c’est-à-dire qu’il ne se manifeste pas directement aux autres. Il peut s’agir de troubles physiques, mentaux, cognitifs, sensoriels ou psychiques. 

On estime à environ 500 000 écolier(e)s, collégien(ne)s, lycéen(ne)s, les jeunes aidant(e)s (souvent non identifié(e)s réellement) balloté(e)s dans une double vie d'aidant(e) et d'élève rencontrant des difficultés bien particulières. 
À un âge où tu devrais prioritairement te consacrer à tes études, à tes amis, tes loisirs, tu dois faire face à des responsabilités inhabituelles et multiples et apporter un soutien à ton parent lui-même en difficulté ou qui s’occupe de ton frère ou de ta sœur en situation de handicap.

Ton quotidien se heurte à des problèmes récurrents qu'un(e) enfant ne devrait pas connaître à savoir :

- aider ton parent dans les tâches domestiques, bien plus qu’un(e) enfant qui n’est pas dans ta situation, 
- aider ton frère ou ta sœur à être plus autonome ou à faire ce qu’il ne peut pas faire,
- apprendre parfois à faire des démarches administratives,
- apporter des soins personnels d'hygiène (toilette, habillement) voire médicaux...

Selon l’association JADE, enfants, adolescent(e)s et jeunes adultes aidants estiment qu’aider un proche leur permet de gagner en maturité et de mieux comprendre les adultes. À l’instar des “grands aidant(e)s”, ils/elles ne voient donc pas que du négatif à leur situation.

Cependant, les "jeunes aidant(e)s" rencontrent des difficultés : 
- dans leur scolarité.
- au niveau de leur santé, car la fatigue s’accumule.
- dans leur vie sociale, car ils/elles sont moins disponibles pour être avec leurs amis et sentent parfois le regard des autres comme un poids.

Par ailleurs, le fait d'être responsabilisé(e) très tôt fait que le/la jeune aidant(e) grandit plus vite que les enfants de son âge. Ses centres d’intérêt et ses préoccupations ne sont donc très vite plus les mêmes que ceux de ses amis. 

Prendre soin d'un proche peut prendre du temps et être épuisant sur le plan émotionnel et physique, ce qui peut avoir un impact sur le bien-être. Un(e) jeune aidant(e) peut rencontrer des difficultés à parler à son parent de peur de lui faire du mal ou de ne pas être compris. Il arrive alors qu’il/elle se renferme sur lui/elle-même. Si tu es dans cette situation, tu peux te faire aider, tu peux partager ton histoire et trouver du soutien. 

En tant que jeune aidant(e), il n’est pas facile d’assumer le regard des autres. Souvent les jeunes de ton âge ne comprennent pas ta situation, ou encore peuvent s'en moquer. Il est difficile de trouver des amis bienveillants qui te comprennent et ne t’excluent pas lorsqu’il y a des sorties ou des occasions. 

Autre difficulté, lors d’une sortie en famille par exemple, tu peux parfois te sentir mal à l’aise quand tu joues avec ton frère ou ta sœur ou que tu accompagnes ton parent en situation de handicap. Par ailleurs, jouer avec les autres ne t'est pas permis car tu as le rôle de t'occuper de ton proche. Nous tenons à te dire que tu peux être fier(e) de toi. Tu as grandi trop vite certes, mais dans la solidarité, la bienveillance et l'accompagnement de tes proches.

Il est important toutefois que tu prennes soin de toi. Tes études, ta santé, tes relations ne doivent pas en souffrir de façon constante et surtout si tu te sens isolé(e), triste, incompris(e), tu peux te faire aider en t'adressant à des associations qui peuvent t'écouter, te permettre d'avoir des moments rien qu'à toi ou encore t'aider à partager tes interrogations et doutes avec d'autres enfants aidants comme toi.

 

Nous te conseillons surtout de ne pas t’isoler. Cela peut faire du bien simplement de parler de ce qu’on vit ou alors de trouver de l’aide pour faire une pause. 

Voici quelques appuis possibles :

L’association JADE :Accueil - JADE

Cette association propose notamment un soutien et un accompagnement adaptés aux jeunes aidant avec plusieurs dispositifs comme des ateliers ou des séjours pour faire une pause, rencontrer d’autres jeunes, s’exprimer sur sa situation. 
Tu as entre 18 et 25 ans ? Tu peux aussi venir échanger sur la plateforme « Link Aidants » : LinkAidants - JADE
Tu peux aussi appeler au 07 67 29 67 39

L’association FALRET Les Funambules : Service pour enfants, adolescents et jeunes adultes - Œuvre Falret

L’association s’adresse aux enfants, adolescents et jeunes adultes concernés par la souffrance psychique d’un membre de la famille. C’est un service de prévention et d’accompagnement dédié aux moins de 30 ans dont un proche (parent, frère ou sœur) souffrant de troubles psychiatriques. 

Tu peux y trouver des accompagnements individuels ( rdv psychologue), mais aussi des temps d’échanges avec d’autres jeunes qui connaissent la même situation.
Les contacts : lesfunambules@remove-this.falret.org – 01 84 79 74 60

L’association La Pause Brindille - Association La pause Brindille - le réseau de jeunes aidants 

Cette association se développe sur 4 grands axes d’action : sensibiliser, libérer la parole, soutenir et faire communauté. Tu peux notamment rejoindre le « Brind’Ecoute » qui est un service d’écoute national par chat, sms et téléphone, animé par des jeunes et d’anciens jeunes aidants : Brind'Écoute - La pause Brindille

Tu peux aussi transmettre ce guide à tes parents pour qu’ils puissent vérifier qu’ils ont bien accès à leur droit en fonction de la situation de la famille : Télécharger le guide

Tu es seul(e) à la maison en appui de ton parent en situation de handicap ? N’oublie pas que le service de solidarités territoriales de ton secteur, ou l’assistante sociale de ton école peuvent t’aider à trouver des relais : Consulte la liste des SST dans les Hauts-de-Seine